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Le Flow, c'est quoi ?

Dernière mise à jour : 17 nov. 2021

Par Nico Flow

Flow. On peut voir cette expression dans certains magazine, articles sur internet, je la trouve si cohérente que j’en ai fait le cœur de ma démarche : le Flow, cette impression de flotter, d’être au plus proche de soi, à quoi ça ressemble ?


On dit que lorsqu’on est dans cette expérience, il n’y a plus de temps, plus d’impression de « soi », on est fondu dans le tout, tel le bébé à ses premiers instants. Le Flow nous donne une sensation de béatitude, d’euphorie : c’est pour moi l’expérience significative de la Vie. Se sentir en mouvement avec la vie, avec le sens des choses, de la plus petite à la plus grande.


Tous ces adjectifs paraissent de la poudre aux yeux mystique si on les lit uniquement avec sa tête pensante remplie d'idées mortes. C’est ainsi que l’humain est : fort de son intelligence il en a oublié son cœur, et a aussi oublié toutes les sagesses qui ramènent au cœur (dont certaines ont donné naissance à des religions). Pourtant, le fruit de mes expériences de vie, de mes observations, réflexions, et de l’études de différentes philosophies m’amènent au même point : cette sensation de Flow. Si cela porte un nom différent, c’est une conséquence logique des différences de cultures, elles-mêmes une conséquence logique des différences de climat et d’environnements naturels. Il est donc normal et logique que chaque culture y donne un sens et une explication différente.


Le Flow est c’est sensation d’unité, qui est propre à chaque espèce vivante.


Ouvrir son coeur, libre de la condition "humaine" limitante :

Je me suis souvent demandé à quoi ça ressemblait d’être un animal, comme un oiseau. Qu'est-ce que le bonheur pour un oiseau ? Comment exprime-t-il sa joie ? Lorsqu’un oiseau a faim, il va se chercher à manger, et en plus pour ses petits s’ils sont dépendants de lui. Et ensuite ? Si le nid a déjà été fait, ses besoins principaux assouvis il peut prendre du plaisir à communiquer autour de lui et nous ravir de ses chants. Peut-être répond-il ainsi à ses besoins sociaux. Aurait-il des besoins d’appartenance, et même de réalisation comme les humains en auraient selon Maslow ? Pour certaines espèces, comme celles que je vois près du lac (mouettes, cygnes) : une grande partie de la journée est dédiée à rester posé, tranquille, à profiter de la vie. Les chats en font pareil n’est-ce pas ? Ceux-ci, lorsqu’ils sont bébés, comme les lions, jouent entre fratrie, se taquinent et se renforcent à tester leur force. Pourquoi devons-nous nous triturer la tête, nous les humains ? Humains et animaux ont-ils des besoins si différents ?

Il est fort possible que toutes nos théories sur la vie soient faussées par le fait que nous n’ayons pas vécus une enfance normale. Normale dans le sens de la continuité de notre volonté biologique, naturelle, on appelle aussi cela le continuum (voir « le concept du continuum », un livre fascinant sur le développement des humains depuis la naissance, qui inspire largement les pratiques de portage actuels, lien en bas). Selon cet angle de vue, nos modes de pensées dites « adultes » ou « matures » sont si influencés par nos blessures depuis notre création (la séparation de la maman à la naissance est une grosse blessure, mais peut-être y en avait-il déjà au stade de création : avant de féconder le spermatozoïde pouvait contenir des « traces » de son hôte, ce qui est une explication de la réincarnation parmi d’autres), qu’elles n’ont rien de sain, d’harmonieux. Les idées et pensées qui nous traversent la tête toute notre vie (qui ne sont pas "nos" pensées) sont le fruit de toutes nos peurs, regrets, projections, et rarement de notre désir d’amour et de profonde paix intérieure, et ceci depuis si longtemps que c’est devenu normalité.


Quel est le désir profond de l’humain ? Quel est le sens d’être humain ?

Si les oiseaux aiment chanter, que les chats adorent la sieste, que les vers de terre ne résistent pas à sortir à l’air libre lorsqu’il pleut, si les tournesols se réjouissent de se tourner vers le soleil, si feuilles semblent tomber sans effort à l’automne et les graines pousser sans effort lorsqu’elles sont les bonnes conditions, qu’est-ce que la place de l’humain dans tout ça ? Le fait que nous nous pensons au-dessus de la création est pure fabulation, imaginaire fabriqué de notre besoin de contrôle sur l’environnement, lui-même fabriqué par nos peurs de ne pas survivre dans la nature, instinct primitif et logique, mais ce faisant nous coupant d’elle. La nature est flow, comme l’univers, 365 jours par an, depuis des milliards d’années. Nous sommes les seuls à espérer, désirer ou rejeter, abandonner, croire. Tout le reste de la création n’est que vie.


Dans « la sagesse de la pieuvre » (« My octopus teacher », disponible sur Netflix), le réalisateur démontre comment la pieuvre arrive à s’habituer à la présence d’un humain, s’en faire un « ami » (disons un habitant des environs apparemment inoffensif, ou l’amitié a-t-elle une réalité dans la nature ?), adapter ses stratégies de chasse et de fuite avec sa propre expérience de vie, adapter son apparence à n’importe quelle texture des fonds marins, régénérer un membre dévoré par un requin. Peut-on dire que cet animal ne dispose pas d’intelligence ? Ou d’une intelligence inférieure à l’humain ? Ou d’émotion ? Toutes ces notions qui nous écartent de la réalité sont une gigantesque mythologie qui n’a aucun sens pour la nature, qui elle vit avec émotions, créativité : instantanément. En toute fin, on voit même la pieuvre jouer. Oui, jouer ! Dans le film, l’héroïne, une pieuvre anodine, sort vainqueur d’une course poursuite avec un requin et se retrouve allégée de toute instinct de peur, on la voit alors tendre ses tentacules autour d’elles, vers les bancs de poissons qui s’en écartent : elle joue avec eux, et eux sûrement jouent avec elle, même passivement. La pieuvre a donc des instincts de jeu, comme le chat, le chien, peut être le ver de terre, et étonnement aussi l’humain. Le jeu, oui !

Si on laissait tous le temps aux enfants, sans pression ni attentes, ils ne feraient que jouer de leurs journées, de manière improvisée, spontanée, créative. Les récits des personnes ayant grandis en liberté (Voir le Tedx de André Stern, lien en bas) disent exactement cela. Mais jouer, c’est essayer, tâtonner, expérimenter, rater, patienter, se mettre des limites, des règles, c’est se façonner un sens selon ses codes, sans désir de satisfaire plus que le plaisir de l’instant. Le temps et l’expérience nous donnent parfois envie de complexifier nos jeux et les règles associées, mais le fond reste le même. On parle donc de jeu chez l’enfant, mais pourquoi pas chez l’adulte ? Pourquoi bêcher, écrire un roman, utiliser une machine, voyager, fabriquer des meubles, vendre des actions, ne pourrait pas être considéré comme un jeu ? Si on y prend du plaisir ... et que cela a du sens pour nous ?

Dans l’état de Flow, je crois qu’on a envie de jouer. Des jeux qu’on aime, tel qu’on les aime. J'ai l'exemple d'un enfant "autiste" que j'accompagne qui ne supporte pas les règles qu'il ne comprend pas ou qui ne lui permettent pas de gagner, il refuse et se rebelle contre tout cela. Il semble évident qu'il recherche à tout prix le Flow, et ne supporte pas de ne pas être dedans. Comment lui en vouloir ?


Le Flow n’est pas juste cette idée d’un bonheur méditatif (entre nous : méditer, comme m'entrainer au yoga, c'est aussi un jeu !) qui nous fascine, nous qui vivons dans une telle insatisfaction, un tel manque de sens que nous idéalisons les pratiques qu'on nomme "spirituelles". Et en fait, trouver l’activité dans laquelle on peut ressentir ce Flow nous donne à la fois toute la satisfaction qui nous manquait, et aussi tout le sens qu’on cherchait. Notre cerveau, alors, ce mental en quête de mots et de concepts, peut se rendre utile pour mettre en place les conditions optimales afin de ressentir ce Flow. Utiliser notre intelligence non pas pour chercher des plaisirs afin combler notre insatisfaction, mais pour créer les aspects matériels qui nous permettent d’accéder autant que possible à cet état de Flow.


Pour démontrer cela, je vais expliquer à quoi ressemble mon Flow.


Mon Flow, lorsque je naviguais sur l'Atlantique.

J’ai grandi entouré d’enfants, que ma mère gardait. J’ai grandi dans la forêt, à me balader ou à grimper des rochers, indépendant et confiant. J’ai appris à ne faire confiance à personne d’autre que moi, ce qui m’a forgé une grande autonomie (je ne supporte pas la contrainte, surtout si elle n'est pas expliquée, ou non-cohérente, je suis donc la bête noire des entreprises qui cherchent des employés obéissants), et un sens créatif pour exprimer mon mal-être. J’ai été élevé dans un cadre très critique, dirigé par la peur de l’autre et de l’inconnu, ce qui m’a rendu révolté mais aussi très sceptique de tout. Mon flow, là où je me sens bien, est là où je peux librement et sans contrainte apporter toute ma créativité, là où toutes mes réflexions sur le sens de la vie peuvent être déployées en actes. Actes dans le monde matériel là où je me sens le plus à même d’apporter du bien en étant que je suis, et c’est auprès des enfants. Si je souhaite donner cette sensation de Flow aux enfants, c’est en réalité car c’est ainsi que je me sens le mieux. Et alors la vie (dans le sens la VIE, la nature, le cosmos, l’interconnexion de tout avec tout) prend sens : je leur permets de grandir, ils me permettent de grandir, c’est un rapport gagnant-gagnant, vie-vie, harmonieux et sain.

Mais pour réaliser cela, et le faire bien car si je sens que je le fais mal (selon mes règles), alors je ne me sens plus en flow mais en contrainte, en peur, en doutes, alors il me faut beaucoup de temps et un maximum de liberté. Pour que mon Flow "marche", il me faut un minimum de contraintes, et un entourage qui me fait confiance. Cela vaut pour moi, et m’oblige à être indépendant, non comme une contrainte, mais comme un paramètre non-négociable. C’est en cela que je peux sentir la notion de destin. Comme un fils de paysan qui a grandi heureux aura surement envie de devenir paysan, et que la même personne qui voit son père souffrir aura envie soit de faire autre chose, soit d’améliorer ses conditions de travail (mais à quel prix...). Mon bonheur, comme le paysan qui aime planter ses graines et s’occuper de ses bêtes, c’est d’apporter de la liberté aux enfants, d’utiliser mon intelligence créative pour m’adapter sans cesse aux différents contextes « éducatifs » afin d'apporter à l’enfant la confiance en lui, le plaisir de l’ordre (ni imposé ni normée !) et de la simplicité, le goût pour la curiosité et le questionnement. Enfin, réfléchir comment apporter ce dont je pense notre Terre a besoin : des personnes qui sont juste bien dans leurs baskets. Sans avoir besoin de comparer, juger, justifier, évaluer, juste être ok avec ce qu’on est, tel qu’on est, au moment.


"Il faudra reconnaître que, dans une démocratie, l’apprentissage par contrainte signifie l’endoctrinement, et que l’éducation ne peut être que l’apprentissage par invitation et par choix"

Le Flow, c’est donc être au plus proche de notre plaisir de vivre en temps qu’humain, et je résume cela en 2 mots : Créativité – Spontanéité.


Et j'entends le sens le plus pur et noble de créer : faire quelque chose qui n'existe pas ! Créer quelque chose d'entièrement nouveau, frais, et original !


Lorsqu’on a cela, on a plus besoin de rien d’autre. Cela me fait penser aux hippy qui ont révolutionnée notre culture, de par leur immense créativité (libérée grâce au LSD, entre autres), cette béatitude qui les rend si naïf, enfantin, et finalement ridicule aux yeux des adultes sérieux du monde « mort » et « terne » (mort terne = moderne).

Les enfants ont assurément tous besoin de jouer mais d’une manière qui leur est propre, certains ont besoin d’entrer en relation mais pas tous, certains veulent dépasser leurs limites et d’autres non, cela dépend d’eux ! Être spontané nous rend forcément différents. La question cruciale est : peut-on vivre en société spontané et créatif ? Peut-être, peut-être pas, mais vivre avec la peur que ça ne soit pas possible me semble stupide. Au contraire, vivre avec l’envie de créer cela me donne beaucoup de force et de joie.


La somme des contraintes à respecter au quotidien tue toute notre spontanéité !

Alors le sens de notre existence d’adulte ne serait que ça, trouver cela où l’on se sent en Flow. Certains le sentirons à la banque, OK ! D’autres sous un pont, OK ! D’autres en bateau, OK ! D’autres en prison, OK ! D’autres en avion, OK ! D’autres dans des universités, OK ! Que tout soit à sa place.


Mais sans jalousie, ni rancune, ni regret, même sans effort (voir livre audio de Krishnamurti en bas).


Juste en faisant de son mieux à chaque instant qui passe. Car la VIE, elle, n’est que instant.


=> Et toi, c'est quoi ton Flow ? <=


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