Par Nico Flow
Pourquoi avons-nous tous un besoin si important de sécurité ? Pourquoi avoir besoin que chaque élément de notre quotidien soit connu et sur ? Sans accroche, sans débat, sans hasard, sans inconnu ? Chacun a besoin d’un certain confort intérieur pour pouvoir vivre, se sentir bien, mais cela n’a-t-il pas prit des proportions exagérées ? Que l’on ai à se plaindre de tout ce qui dérange, ce que l’on trouve anormal, hors de contexte, hors de nos codes, hors de nos mœurs ? Que l’on en soit à condamner celui qui tend la main car il n’a pas de toit sous prétexte qu’il interférerai avec notre si importante journée ? Que l’on soit
à agresser son voisin, son collègue, car il nous aurait dérangé, nous aurait fait perdre du temps ? Que l’on jalouse celui qui paraît moins occupé, que l’on critique celui qui paraît heureux, et envie celui qui paraît plus aisé.
Ceci est folie humaine, est-ce ce que l’on souhaite créer ensemble ? Une société juste et fraternelle ?
Pourquoi ce qui nous est inhabituel devient interférence ? Car nous nous sommes accrochés, agrippés à un quotidien sans remise en question, où tout est similaire, évident, et pire : certain. Notre esprit veut des certitudes : je serais là à telle heure, je ferai cela à telle heure, je me lève et serait heureux, et je rentrerai épuisé mais satisfait, je me coucherai après avoir fait ceci ou cela, je mangerai ceci avec un tel, et j’irai à cet endroit en pouvant enfin penser à autre chose qu’à ce travail, cet emploi qui me prend tout l’espace de mon cerveau.
Le cerveau n’a plus de place pour l’incertain peut être. Il s’accroche à la certitude, car la moindre différence avec ce qu’on prévoyait réenclenche tout le processus de vide qui est en nous, ce vide infini auquel nous échappons en permanence. Penser et agir de manière si habituel nous permet ce confort mental de : je n’ai pas à me poser de question. Est-ce là la solution ? Quelles sont donc ces questions ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y chercher réponse au lieu de les fuir, de les masquer par quelques activités parfois futiles ?
Notre mental cherche la certitude car il a peur. Sans cette routine, il est face à la vérité. Et la vérité nous est abominable : inconfort, manque de confiance, masques sociales, injustices, notre part de folie, notre part d’enfant, notre part qui est révoltée, notre part nostalgique, nos regrets, nos envies cachées, nos fantasmes, notre soif insatiable de plaisir, nos attentes … disons : nos pensées par milliers, nos émotions non accueillies, et notre implacable comparaison de ce que nous vivons avec ce que nous avons vécu et ce que nous souhaiterions vivre.
Qui oserai regarder tout cela en face ?