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Voir l'enfant avec les yeux du cœur 💖

Photo du rédacteur: Nicolas DelaroseNicolas Delarose


Nous avons une habitude, dans nos sociétés, à sur-intellectualiser les choses, à vivre à travers notre esprit logique, c’est-à-dire à penser plus qu’à ressentir.



Dans notre cœur, il y a, en quelques sortes, une autre intelligence : elle est intuitive, émotionnelle. Lorsque les sages disent : « Le mental est un bon serviteur mais un mauvais maître », ils indiquent ceci : on peut guide nos vies depuis notre logique, mais alors on ne vit pas vraiment notre vie. Notre vraie vie se trouve dans le cœur, dans les tripes. Et le mental, cette fonction intellectuelle merveilleuse et complexe sera parfaitement à sa place si elle est guidée par le cœur.



Samedi, j’ai animé un groupe d’enfants et d’adultes lors d’un atelier-jeux. Mes ateliers sont explicitement inclusifs et je m’attends toujours à accueillir des enfants hors-normes. Donc, lorsqu’un enfant, au regard étrangement typique des personnes autistes, arrive en me bombardant de questions sans même me dire bonjour, je suis ravi. Il y a bien, quelque part dans mon système de valeur, quelque chose qui est perturbé : c’est plus agréable de s’entendre dire bonjour par un enfant, en tant qu’adule, c’est rassurant, valorisant.



Dans ma tête, je pourrais me dire « Quel enfant malpoli » « Quels parents incultes » « Encore un enfant roi » « Il n’a aucun respect » « Cet enfant a beaucoup à apprendre » etc… et j’aurais guidé mon cœur vers l’affirmation de mon rôle d’éducateur en lui demandant « On dit bonjour lorsqu’on rencontre quelqu’un ». C’est d’ailleurs ce qu’ont fait ses parents.



Mais il se trouve que j’étais bien ancré dans mon cœur, et mon cœur me faisait ressentir la joie et l’enthousiasme qu’il éprouvait. Depuis cette joie, je ne voyais pas son manque de politesse, mais son excitation, et derrière cela une insécurité. En fait, cet enfant, dans son authenticité, brise les barrières sociales pour savoir s’il sera accueilli tel qu’il est. Dans mon cœur, tout cela était clair, et validé par ma tête, alors je me suis baissé à sa hauteur et je lui ai dit « bienvenu ». Si j’avais été trop sévère avec lui, si je ne prenais pas le temps de créer un lien avec lui, il aurait probablement été en hyper-vigilance durant l’atelier, et donc moins authentique.



Souvenez-vous les mots de Saint-Exupéry : « L’essentiel est invisible pour les yeux ». Le cœur et la tête ne sont pas en opposition, c’est un même flux qu’on peut apprendre à respecter, avec lequel peut s’établir un dialogue.



Voici à quoi pourrait ressembler ce dialogue, lors d’une séparation matinale :



La tête dit : « Je dois me séparer de mon enfant et le laisser à la garderie, même s’il pleure, même si mon cœur est brisé, car il doit apprendre à se détacher, car je dois répondre à mes obligations sociales ». Ici, le cœur pourrait dire : « J’ai peur que mon enfant reste trop attaché à moi et qu’il ne soit pas autonome plus tard. J’ai peur de changer d’emploi et de manquer d’argent. Je suis perdu car je ne sais pas comment répondre à cette déchirure. Que puis-je faire ? » Avec cette écoute de ses ressentis, la tête pourrait répondre aux besoins du cœur : « Je dois trouver un moyen pour m’assurer que mon enfant développe son autonomie tout en respectant mon besoin d’autonomie financière et son besoin d’attachement, j’accueille mes peurs et mon chagrin et je décide d’y faire quelque chose dès maintenant ».



Voir l’enfant avec les yeux du cœur, c’est s’ouvrir au champ des possibles, au-delà du bien et du mal, des gentils et des méchants. C’est réaliser sa place au sein de l’univers infini, sa juste place, là où l’on est en paix avec soi-même. Alors, depuis ce point, chacun de nos défis prend l’allure d’initiations pour grandir.



Cela vaut pour les adultes, comme pour les enfants.



Prenons les défis qui sont les notre, et en même temps, ne privons pas l'enfant des siens.



Nicolas

 
 
 

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