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Photo du rédacteurNicolas Delarose

Considérer les enfants sous un autre jour

Dernière mise à jour : 17 nov. 2021

Par Lisa Witzmann


Cet article est tiré du Blog d'une maman-écrivaine, pratiquante de CNV et qui souhaite remettre en question les rapports dans la famille.


Et pour moi, il manque l’essentiel, ce qui a fait que petit à petit je n’ai définitivement plus eu besoin de crier : cesser de croire que je dois éduquer mon enfant.

Si vous n’avez pas l’habitude de me lire, ces mots ne sont probablement pour vous pas du plus bel effet. La terreur d’être débordée par ses enfants, un peu comme quand on se retrouve le chargeur vide face à une horde de zombies, dos au mur, nous envahit si on accepte d’imaginer appliquer même une seconde ce que je viens de dire. L’angoisse d’être écartelée sur la place publique pour non formatage d’enfant plane sur nous. Le spectre de la mauvaise mère démissionnaire nous frôle glacialement.La réaction commune est le rejet de cette idée.

Et si je vous dis qu’à l’époque où je suis née, les maris avaient pour mission d’éduquer leur femme, …qu’est-ce que cela évoque en vous ? “Ah ce n’est pas pareil, enfin ! Les enfants n’ont pas les mêmes capacités, leur cerveau n’est pas encore mâture !”. Et moi je vous réponds par une question : pourquoi pensez-vous que les hommes ne confiaient pas l’argent à leur épouse ? Pourquoi la femme devait-elle demander l’aval de son époux avant de sortir ou de prendre une décision ? Les raisons évoquées par les hommes n’étaient en fait guère différentes : la femme est distraite, légère, tête en l’air, elle n’a pas le sens des responsabilités, elle n’a pas les compétences ni l’intelligence pour gérer les affaires sérieuses, elle est hystérique et irrationnelle, son mari a le devoir de la rendre sage, douce, serviable et obéissante.

Peut-être qu’il est temps de considérer les enfants sous un jour nouveau.

La proposition qui m’anime au quotidien est une nouvelle place pour le parent : se remplir de curiosité pour découvrir ce que cette personne (votre enfant) est déjà, et non pas ce qu’elle va devenir lorsqu’elle sera une adulte accomplie. Sans chercher à la faire changer parce que nous jugeons que c’est pour son bien, selon nos propres critères à nous. Je propose de faire confiance en la vie pour nous révéler qui sont ces êtres qui ont débarqué dans notre maison. Accueillir qui ils sont, sans chercher à les faire entrer dans la norme. Car nous pourrions passer à côté d’une culture différente, peut-être bien plus riche que la nôtre, plus ouverte et plus humaine. La vie a plus d’un tour dans son sac, et l’unicité de chacun est précieuse pour le monde.

Pas d’attentes = pas de pression. Pas d’attentes = pas d’ordres à donner. Pas d’attentes = pas de stratagèmes pour faire obéir. Pas d’attentes = pas d’engueulades. Pas d’attentes = pas de déceptions. Pas d’attentes = prendre ce qui vient comme un cadeau. Découvrir l’autre, quel que soit son âge, comme un ami que vous viendriez de rencontrer.

Certes vos habitudes risquent d’être chamboulées : certes il va falloir apprendre à défendre vos propres besoins vous aussi, sans vous cacher derrière le rôle attendu du “dominant”, même bienveillant.

Certes il faudra communiquer autrement qu’au moyen des ordres et injonctions et apprendre à sortir tous gagnants des conflits d’intérêt (ou peu perdants). Et c’est un sacré changement.

Les parents s’oublient, les enfants doivent faire ce que décident les parents… et finalement personne n’y trouve vraiment son compte. Alors, on remet tout à plat et on s’organise différemment ? Tout est à réinventer.


Vous pouvez aussi visualiser cette vidéo sur ce thème : https://youtu.be/9r3yhJWz0vI

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