Par Nico Flow
Méditation guidée
Allongé sur le dos, on peut poser une main ou deux sur notre ventre, cela peut aider. Ainsi, on ressent le mouvement du ventre, qui se gonfle, et se dégonfle, avec la main. Alors, on essaye de porter toute son attention sur ce mouvement, doucement, sans se presser, sans chercher à réaliser quoi que ce soit, juste observer le mouvement. On peut aussi mettre toute son attention sur l’entrée des narines et ressentir l’air, qui entre et qui sort. L’air entre et refroidie les narines, il ressort en réchauffant les narines.
Peu importe où l’on porte son attention, cela peut aussi être dans ses pieds, au sommet du crâne, sur le battement du cœur, mais on met son entière concentration, sans chercher à obtenir quoi que ce soit. Petit à petit, on peut être amené à se détendre, et la détente peut mener au sommeil. Si le sommeil vient, alors ce sera un sommeil merveilleux.
Très vite, il est possible qu’une pensée arrive. Lors de la méditation, toute pensée est égale : imagination, idée, souvenir, peu importe, une pensée qui distrait du but de la méditation. Cette pensée, quelle qu’elle soit, nous devons apprendre à la laisser filer, en réalisant toute d’abord qu’elle n’a aucune existence propre. Cette pensée est un flux mental qui est aussi réel qu’un arc-en-ciel : on peut le voir mais on ne peut pas le toucher. Lorsque la pensée se calme, il peut aussi arriver d’autre jeux mentaux auquel nous devons apprendre à ne pas nous attacher : les jugements et les comparaisons. Que ce soit envers soi ou envers les autres. Ces pièges nous enferment dans des schémas qui obscurcirent notre esprit, nous empêchent de nous accepter tel que nous sommes, d’accepter la perfection de cet instant présent, cherchant le bonheur dans le passé ou le futur.
La relaxation peut continuer, et on peut croire qu’on passe toute notre énergie à chasser nos pensées. C’est un début, l’esprit qui s’éclaire est difficile pour qui n’a jamais exploré son intériorité. Comprenons qu’il ne s’agit pas de ne plus penser, car penser est ce qui fait de nous des êtres intelligents, et c’est une remarquable force. Le mauvais penchant de cette force, c’est qu’on peut être amené à trop penser, et surtout à penser à des choses qui n’en valent pas la peine, ou qui ne sont pas d’utilité pour notre propre bonheur ou bien-être. Nous apprenons, petit à petit, à accueillir nos pensées, peu importe leur origine, leur caractère, leur forme, leur force, leur sens, et les laisser passer, comme les nuages dans le ciel, puis à revenir à notre objet de concentration, qu’il soit notre respiration, un son, une sensation interne ou externe...
Les sensations externes, on peut les ressentir par exemple avec le ventre, qui gonfle et dégonfle. Les sensations internes, c’est quelque chose de plus subtil. En entrant petit à petit en état de profonde relaxation, moins d’idées passent dans le flux mental, et les perceptions internes se développent d’elles-mêmes, s’affinent. On peut ressentir une variété de sensations dans des endroits où on peut ne pas être habitué à les ressentir. Cette variété comprend notamment : chaud, froid, serré, détendu, pulsations, vibrations. Les endroits les plus communs sont le plexus, le ventre, le visage, la gorge, lieu où les émotions sont le plus concentrées, mais à mesure que ces perceptions s’affinent on peut être amené à les ressentir dans toute partie du corps.
Ces sensations internes, de même que nos pensées, ne doivent pas nous préoccuper, elles sont de passage, comme chaque chose dans l’univers. Cette loi universelle est l’impermanence. En focalisant notre attention sur ces sensations, agréable comme désagréable, nous nourrissons un état d’aversion ou d’avidité. A donner une importance à ces sensations / émotions, on leur donne une matérialité, qui à mesure qu’elle grandit nous créé des souffrances.
On prend tellement de recul sur ce qu’il se passe en nous, qu’on peut entrer dans un état de conscience modifié. Parfois cela m’aide de m’imaginer comme si j’étais en veille, qu’il n’y avait plus aucun pilote dans mon corps, qu’il n’y avait que la respiration qui se déroulait d’elle-même, le reste, j’en étais qu’un simple spectateur.
Nous sommes observateur des jeux du mental. En ne nous y accrochant pas, on se défait des chaines du passé et des protections du futur, petit à petit, on allège nos casseroles, on est plus doux avec soi, et ressentons plus de compassion envers les autres. Hors du bien et du mal, acceptant ce qui est : c’est le chemin qui mène à la libération.